08/04/1847

Naufrage par coup de vent de S.E. du brick ‘La Clarisse’ de Granville, dans l’anse à Philibert. Ce bâtiment, arrivant de France, poussé à la côte par une mer déchaînée, ne tarde pas à chavirer. Les malheureux marins et passagers cramponnés aux flancs du navire sont bientôt enlevés par les lames sans qu’il soit possible de leur porter secours. La chaloupe dans laquelle avaient pris place le capitaine et 21 hommes se brise sur la côte. La mer rejette 63 cadavres qui sont inhumés sur les lieux faute de place dans le cimetière. 8 hommes seulement parviennent à échapper à la mort.

06/04/1847

Le commandant avise le ministre que par l’imprévoyance des armateurs de France qui ont expédié à Saint-Pierre plus de 800 pêcheurs sans que leur subsistance soit assurée, la colonie va manquer de pain. Le transport ‘Vigilant’ est expédié aux Etats-Unis pour y prendre des farines. Plusieurs mesures locales sont prises pour retarder la famine.

26/12/1846

Le conseil d’administration décide qu’il sera payé au sieur Deschamps, comme chantre de la paroisse de Saint-Pierre, une somme de 15 francs par mois. – La Chambre de Commerce de Saint-Pierre demande au Département d’être autorisée à nommer un délégué pour représenter la colonie auprès du gouvernement de la métropole. Le délégué devra résider à Paris. Il est laissé au ministre le soin de fixer la somme annuelle à allouer à ce représentant. Le commandant demande qu’il soit fait droit au vœu émis.

12/11/1846

L’administration signale au département de la marine l’insuffisance du cadre médical de la colonie composé de trois médecins et demande de l’augmenter d’un chirurgien de 2me classe et d’un pharmacien. Le conseil d’administration émet un avis favorable à la proposition de demander un quatrième ecclésiastique destiné aux fonctions de vicaire à Miquelon et qui desservirait Langlade le dimanche.

10/11/1846

A la suite de l’explosion de la poudrière, le 7 novembre, qui a maltraité tellement l’hôpital que cet établissement n’offre plus aucune sécurité, les malades sont transportés dans l’hôpital neuf non encore complètement achevé.

07/11/1846

Explosion, à 11 heures du soir, de la poudrière de Saint-Pierre située à l’ouest de la ville, occasionnant de grands dégâts. Plusieurs maisons situées dans les environs de l’édifice sont abattues, les moins maltraitées ont leurs fenêtres brisées. L’hôpital vétuste, devient inhabitable, l’église est très ébranlée. une femme est blessée mortellement par une pierre. Des débris humains sont, trouvés dans la cour de l’hôpital; les brûlures très noires qu’on y remarque ne laissent aucun doute que l’incendiaire ait péri dans la poudrière même. Un de ces lambeaux provenant du cuir chevelu sert à identifier l’auteur du désastre, un nommé Charot, Michel, dit Pierre Beholat, né en 1814 à Ustaritz, marin, hivernant à Saint-Pierre depuis 1830. L’enquête révèle que c’est cet individu qui, atteint d’aliénation mentale et en surveillance à l’hôpital d’où il s’était échappé vers 7 heures du soir, après avoir facilement franchi la palissade d’entourage de la poudrière, sera parvenu à faire dans le mur en planches ou dans la toiture en bardeaux une brèche propre à faciliter son introduction.

19/09/1846

Furieux coup de vent de l’E.N.E. au N.O. Plusieurs sinistres sur les bancs, deux goélettes locales, le ‘Barachois’ et le ‘Nancy’ se perdent corps et biens. Les bâtiments suivants, mouillés en rade de Saint-Pierre, font naufrage savoir : la goélette ‘Mary’ sur Bertrand, le brick ‘Solidor’ et la goélette ‘Packet’ sur l’Ile-aux-Moules et la goélette ‘Queen’ sur l’lle-aux-Chiens. Les équipages sont sauvés par les canots des navires de guerre ‘Flambeau’ et ‘Vigilant’. La goélette ‘Comète’ se brise sur la côte est de Langlade, sans faire de victimes, 50 chaloupes de pêche appartenant à des sédentaires de l’Ile-aux-Chiens, cassent leurs tangons et se brisent sur la côte.