15/06/1819

Le commandant p.i. Borius rend compte au ministre que l’hiver 1818-1819 a été extrêmement doux. La neige n’a fait que de rares apparitions et les îles n’ont pas été un seul instant entourées de glaces. Vingt-quatre navires sont arrivés tant de France que du Grand Banc. La pêche est plus avancée que l’annee dernière à l’époque actuelle. Les vivres sont abondants et à des prix modérés, grâce à l’arrivée de plusieurs navires américains.

14/04/1819

Décision royale prescrivant le renvoi en France, au commencement du prochain hiver, du détachement d’ouvriers d’artillerie de marine employé à Saint-Pierre et Miquelon, et l’envoi dans la colonie, pour la police, de six gendarmes dont un brigadier et de 6 marins de la flotte pour le service des embarcations du port de Saint-Pierre.

31/08/1818

Coup de vent d’Est d’une extrême violence. Pour éviter d’aller à la côte, la frégate ‘Duchesse de Berry’ et le brick de guerre ‘Huron’, mouillés en rade de Saint-Pierre sont obligés, entre 3 et 4 heures de l’après-midi, de couper : la première son mât d’artimon, l’autre, ses deux mâts. Le navire ‘Ange’ de Saint-Malo, se jette à la côte avec des avaries considérables. Quatre chaloupes, 30 warys, sont totalement brisés. Une chaloupe anglaise se perd corps et biens à l’entrée de la rade. Un homme qui faisait la pêche à l’Ile-aux-Vainqueurs, est enlevé par une lame. La mer enlève de 200 à 300 quintaux de morue au sec sur les graves, à Miquelon, l’église presque totalement achevée, est renversée par l’ouragan. Une grande chaloupe de cette localité se perd sur l’isle aux Morts à 4 lieues du Cap Rave. L’équipage, sauf un homme, disparaît. Plusieurs navires, sur le Grand Banc perdent leurs ancres et leurs lignes de fond.

14/08/1818

Le commandant informe le Ministre que la pêche sur le Grand Banc n’a pas donné, cette annee, des résultats plus satisfaisants que les annees précédentes quoique tous les capitaines de Saint-Malo et de Granville aient fait usage de la ligne de fond. Celle des embarcations de terre, surtout des warys est plus avancée à ce jour qu’elle ne l’était en 1817, à la Saint-Michel et le serait davantage si les pêcheurs n’avaient pas manqué ‘d’encorné’. Cette rareté momentanée d’appât a fait renaître les espérances des partisans de la faulx, mais (dit M. Bourrilhon) ‘J’ai déclaré que je ne reviendrai sur mon arrêté du 26 juin 1816, deux fois sanctionné par V. E. qu’à la dernière extrémité et après avoir de nouveau consulté toutes les parties intéressées’.