Un petit bateau de pêche de la région de Gaspé (Canada), après avoir été transformé en yacht était devenu le bateau de rêve d’un jeune couple français qui avait projeté de traverser l’Atlantique. Le petit bateau était parti de Chicoutimi (Canada) pour Saint-Malo en France. Se trouvant sur les Bancs de Terre-Neuve depuis plusieurs jours avec du calme et une grosse houle, les deux occupants étaient très fatigués, en particulier la jeune femme. Le capitaine armateur du « Quic en Groigne » décida d’abandonner le voyage transatlantique et mit le cap sur Saint-Pierre et Miquelon.
Pans la nuit du 30 juillet vers deux heures du matin, par une brume épaisse, il se trouvait à quelques milles seulement dans le 145° de Galantry. Il se dirigea sur la sirène du phare qui fonctionnait régulièrement, avec l’intention de trouver du temps clair en arrivant près de la terre, ce qui lui permettrait de franchir la passe du Sud-Est. L’homme propose mais les éléments disposent. Près de la terre la brume était aussi épaisse qu’au large avec en plus la noirceur de la nuit.
Soudain le petit bateau s’immobilisa, il venait de s’échouer assez doucement sur des rochers. Il n’y avait qu’un très faible ressac, ce qui permit à l’homme de débarquer et de gravir un petit talus. Brusquement il se trouva dans un cimetière parmi les tombes. Ce cimetière était celui de l’Ile aux Marins. Il suivit un petit sentier qui le mena aux premières maisons du village. Il frappa à la porte de plusieurs d’entre elles, mais personne ne répondit à son appel pour la raison que toutes ces maisons étaient inhabitées. Dépassant l’église du bourg il s’engagea dans le petite rue et en désespoir de cause il frappa de nouveau à la porte d’une maison.
Cette fois son appel avait été entendu par la famille Téletchéa de l’Ile aux Marins. Les deux garçons qui étaient des pêcheurs se levèrent immédiatement et quelques minutes après avoir été mis au courant, se dirigèrent très vite sur les lieux de l’échouage où ils récupèrent l’épouse du naufragé. Ils l’amenèrent chez eux où leur mère la réconforta et leur donna à manger. Quand le jour fut venu les frères Téletchéa armèrent leur doris et ramenèrent les naufrages à Saint-Pierre avant d’aller sur les lieux de pêche.
A l’aube le bateau-pilote renfloua le petit bateau et le remorqua dans le port. Le bateau n’avait subi que de faibles dégâts. Il fut réparé et resta passer l’hiver à Saint-Pierre. L’annee suivante, les propriétaires revinrent chercher leur bateau et repartirent avec au Canada.