17/01/1965 : Bosworth

Photo. Michel Briand-Ozon
Photo. Bruce Dale

Le 14 janvier 1965, le cargo canadien « Bosworth » quittait un port de Terre-Neuve pour le port de Sydney où il allait chercher une cargaison de 1,000 tonnes de charbon pour le port de Bonavista – Terre-Neuve.

Dès la sortie du port, le « Bosworth » rencontra des vents d’ouest d’une extrême violence qui durèrent trois jours. Quand le bateau arriva à Sydney, l’équipage était rendu au dernier stade de l’épuisement. Le navire avait du retard sur son horaire et dès qu’il fut arrivé au port il prit sa cargaison en quelques heures. L’équipage n’eut pas le temps de récupérer, le jour même le « Bosworth » reprenait la mer. Cette fatigue excessive de l’équipage d’une part et la rapidité avec laquelle le navire avait été chargé, d’autre part, sont vraisemblablement liés avec la suite des événements concernant ce bateau.

Le 17 janvier il y eut une violente tempête et le « Bosworth » lourdement chargé fatiguait beaucoup. Une importante voie d’eau se déclara et les pompes furent mises en route. Très peu de temps après, la poussière de charbon boucha les crépines des pompes et la cargaison en se déplaçant dans la cale provoqua une forte gîte. A partir de ce moment, le capitaine eut les plus vives inquiétudes et il était convaincu que son pauvre bateau ne tiendrait pas longtemps. Etant parvenu à l’entrée de la passe sud-est de l’Ile de Saint-Pierre, le capitaine pensa que la meilleure chance de sauver son navire était de l’échouer à un endroit propice à un éventuel renflouement. Il échoua donc son bateau sur la grève à l’intérieur de la pointe du Cap Noir.

L’équipage de neuf hommes, qui fut aidé par un grand nombre de Saint-Pierrais réussit à se sauver avec d’assez grandes difficultés.

Quelques jours se passèrent sans trop de dommages pour le bateau échoué sur la grève. Cependant le vent vint à souffler du large, amenant une forte houle qui défonça la coque du vapeur. Le charbon sortit du bateau et se propagea sur une grande partie du littoral. Certaines personnes au prix de grands efforts réussirent à en récupérer une assez grande quantité qui fut très appréciée pendant les mois d’hiver.

De nos jours, les promeneurs qui fréquentent la route de Galantry peuvent voir encore les vestiges de ferraille, seuls souvenirs de la coque du cargo « Bosworth ».

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