05/11/1865

Un effroyable incendie prend naissance, à quatre heures du matin, rue du Barachois, chez un nommé Lepeinteur, aubergiste qui, en allant soutirer du cidre, à la nuit, dans son magasin, posa sa chandelle au pied de la barrique sur laquelle se trouvaient accumulés des sacs de toile, serpillière, filasse et auxquels le feu se communiqua sans qu’il s’en aperçût sur le moment. L’incendie, activé par une forte brise de S.E. puis de S.O. ne tarde pas, malgré tous les efforts, à se propager avec une poignante rapidité. Enfin, la brise s’étant un instant calmée et la pluie qui tombait depuis le matin étant devenue plus abondante, on en profite pour se rendre maître du fléau. mais que de ruines ! Toute la partie de la ville comprise entre la rue de la Poudrière et la rue de Sèze, entre la rue Félix et la rue Saint-Louis, c’est-à-dire le quartier le plus populeux, le centre de l’activité commerciale, n’offre plus qu’un amas de décombres, 147 établissements sont détruits dont 87 maisons d’habitation : la moitié de la ville de Saint-Pierre ! Les pertes sont évaluées à 930 000 francs. Les familles sans asile sont logées dans les casernes des marins et de la gendarmerie et à l’hôpital. Aucune victime.

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