Le « Fort-Boisé » était un cargo anglais de 7,500 tonnes, commandé par le capitaine au long cours canadien Mac-Clean. C’est un des plus gros bateaux qui ait fait naufrage sur nos cotes. Il avait à son bord 5,000 tonnes de minerai de zinc qu’il avait chargé à Botwood (Terre-Neuve).
Une première version consistait à faire passer le bateau au large de Saint-Pierre sans y entrer. En réalité il devait venir à Saint-Pierre chercher du matériel provenant de la Base des Forces Navales Françaises Libres. A environ trois nautiques au Sud-Est de Galantry le capitaine adressa un message à l’officier de port, en précisant qu’il faisait route sur la bouée de la Grande-Basse.
Vingt minutes plus tard il heurtait à pleine vitesse cette basse située à 6oo mètres au 35° du rocher « Enfant-Perdu ». L’échouage se produisit au milieu de la matinée. Le lendemain une demande d’assistance de remorqueur fut adressée à la Foundation Maritime du port de Halifax.
Cette société envoya un de ses plus fameux remorqueurs le « Foundation-Franklin ». Quelques annees plus tôt, l’écrivain canadien Farley Mowat, bien connu des Saint-Pierrais, avait écrit un livre assez célèbre « Grey Seas Under », pour lequel ce remorqueur lui avait servi de thème. Le 25 le remorqueur arriva è Saint-Pierre avec son bord un des plus célèbres experts canadiens. Le capitaine du « Fort-Boisé » lui déclara que son bateau était situé dans un « véritable nid de rochers » parmi lesquels une petite barque telle que le « doris » avait de la peine à se faufiler. La cale n° 1 était noyée et dans les cales 2 et 3 des infiltrations commençaient. On commença par jeter du minerai à l’eau dans le but d’alléger le bateau qui était échoué dans sa partie avant.
Dans la soirée du 25 une violente tempête de Sud-Est éclata. Vers 22 heures le commandant du ‘Fort-Boisé’ fit évacuer dans une chaloupe 26 hommes de son équipage, demeurant lui-même à bord avec le Chef mécanicien et l’Officier radio. Le 26 à l’heure du matin la situation était intenable, le bateau menaçant de se rompre, et les trois hommes évacuèrent le bord sur un radeau. A l’aube le vent était tombé mais la houle était énorme. L’Officier de Port, François Maucotel, donna l’ordre aux pilotes de se mettre à la recherche des naufragés et lui-même prit le commandement de la vedette ‘Pinasse’ qui sortit pour effectuer les recherches.
Peu de temps après l’aube, un doris pêcheur qui se trouvait dans la Passe à Henry aperçut et entendit un homme qui faisait de grands signes tout en haut du rocher qui surplombe la Pointe à Henry. Il réussit à accoster dans une petite anse et embarqua l’homme qui était l’officier radio du « Fort-Boisé ». Il expliqua que le radeau arrivant près de la côte, au Cap Blanc fut malmené par les vagues. Les trois hommes furent arrachés du radeau et lui-même, bon nageur, avait réussi à atteindre le rivage avec de grandes difficultés.
Quelques heures plus tard, le doris pilote monté par le patron Epaule et par les deux matelots Le Huenen et Manet, retrouvait le corps du Commandant Mac-Clean près de la « Grande Basse du Colombier ». Un autre pêcheur, M. Vigneau, retrouva le corps du chef mécanicien. Vers midi l’Officier Maucotel avait la chance de rencontrer entre l’Ile Verte et le Colombier, la chaloupe avec les 26 hommes. Cette chaloupe fut retrouvée par un pêcheur, M. Jackmann, qui l’avait en remorque, au moment de la rencontre avec la ‘Pinasse’. Le lendemain les rescapés partaient au Canada par avion ainsi que les deux cercueils du Commandant Mac-Clean et du Chef Mécanicien.
Bonjour
In memoriam de la perte du cargo Français DOUALA et de 12 membres d’équipage, je découvre votre très intéressant site et je prends connaissance des naufrages à Saint Pierre et Miquelon, je relève dans le texte concernant la perte du FORT BOISE qu’il est écrit à tort 2 fois « port poise »
Amitiés
Yves Le VIGAN dans le Lot -France
En fait pour les erreurs, il faut lire une fois « port boise » et une fois « port poise »