L’automne fut toujours dans le passé la saison la plus redoutée des marins. En effet les grandes tempêtes qui naissent dans la Mer des Caraïbes dés le début de septembre, montent le long des côtes américaines, traversent les Bancs de Terre-Neuve et vont se perdre dans l’Atlantique.
En ce milieu du dix-neuvième siècle, il n’existait pas de stations météorologiques. Cette annee de 1846 fut particulièrement fertile en tragédies maritimes, provoquées par des coups de vent de Nord-Est et de Nord-Ouest.
Le 19 septembre 1846, une de ces tempêtes que rien ne laissait prévoir, surprit au mouillage plusieurs goélettes dans le Barachois de Saint-Pierre.
La goélette « Mary » mouillée à l’entrée du port chassa sur ses ancres et s’échoua sur les rochers dits « Caillou Bertrand « .
Le brick « Solidor » et la goélette « Packett » s’échouèrent et se brisèrent sur l’Ile aux Moules. La goélette « Queen » se brisa sur les rocs de l’Ile aux Chiens. Grâce à l’héroïsme et au courage déployé par les marins des deux bateaux de guerre « Flambeau » et « Vigilant », l’équipage entier de cette goélette fut sauvé.
Les équipages de trois autres bateaux n’eurent pas la même chance. Une terrible tempête broya sur la côte Est de Langlade la goélette « Comète » et sur les Bancs, deux goélettes Saint-Pierraises furent victimes de cet ouragan d’équinoxe.