Le « Spitzberg » était un grand chalutier français appartenant à la Compagnie Générale de Grande Pêche. Il était commandé par le Capitaine Varlet et il était immatriculé au port de Fécamp.
Le 19 juin 1936, il se trouvait dans le Barachois de Saint-Pierre au quai dit de l’Epi, où se trouve actuellement le Service des Phares et Balises. Un violent incendie éclata dans la matinée de ce jour. L’importance du sinistre était telle qu’il fut décidé de couler le bateau. Les prises à la mer furent ouvertes et au bout de peu de temps, le « Spitzberg » reposait sur la vase du Barachois.
Quelques jours plus tard on essaya de renflouer le chalutier avec les moyens locaux, mais on s’aperçut très vite que l’on n’y parviendrait pas. L’assurance fit appel à un puissant remorqueur canadien le « Foundation Franklin » spécialisé dans ce genre d’opération. Toutes les prises à la mer du bateau furent fermées, de puissantes pompes centrifuges amenées par le remorqueur furent mises en action, et bientôt le « Spitzberg » décolla du fond. La suite de 1’opération s’opéra normalement. Les 5,000 quintaux de morue furent rachetés par l’armement à l’assurance. Cette morue fut ensuite lavée et séchée puis expédiée aux Antilles.
Le chalutier fut abandonné à l’assurance qui en prit possession et il quitta Saint-Pierre, tiré par un remorqueur.
Ce sinistre maritime eut un épilogue assez navrant. Le chef mécanicien du Spitzberg, sans doute traumatisé par le fait que le feu avait débuté dans la machine, se donna la mort quelques jours après l’incendie. On le retrouva pendu, dans une remise attenant à un atelier de mécanique, où quelquefois il se rendait pour commander des travaux à exécuter à bord du chalutier.