Seulement quelques semaines après son lancement le chalutier « Cap Brulé » appartenant à la Société « National Sea Products » disparaissait sur les « Veaux-Marins », ces écueils très dangereux situés à 6 milles du Cap Blanc de Miquelon, où avait disparu le 6 octobre 1841 le brick de guerre français « La Vedette ». Ce chalutier moderne fut construit au chantier de Marystown, petit port de la côte sud de Terre-Neuve.
Le 15 janvier vers trois heures du matin, le vent soufflait du ouest-sud-ouest avec une vitesse de 35 milles à l’heure. La température était de l’ordre de -20° Celsius et la visibilité était très réduite à cause de la neige. Le « Cap-Brulé » trainait son chalut dans l’ouest de Miquelon. Une erreur de navigation le fit s’échouer sur les « Veaux-Marins ».
Il était impossible de songer à mettre une embarcation de sauvetage à la mer, car la proximité des rochers sur lesquels déferlait la mer, rendait cette opéération très dangereuse. Le chalutier ne pouvait établir aucun contact radio car ses générateurs, source d ‘énergie électrique, étaient noyés. Une seule chance existait pour les naufrages. Elle consistait à utiliser un petit appareil walkie-talkie.
L’appel fut lancé avec ce minuscule appareil. Ce fut presque miraculeux qu’il soit parvenu aux oreilles d’une auditrice de Miquelon Madame Louise Detcheverry, qui avisa immédiatement les autorités responsables. L’alerte fut donnée et les messages partirent en direction de la base de Summerside dans l’île du Prince Edouard. Cette base envoya immédiatement un hélicoptère qui sauva l’équipage et le ramena à Miquelon, puis ensuite à Terre-Neuve.
Ce magnifique bateau de pêche termina sa courte carrière sur ces dangereux rochers où il fut mis en pièces en quelques jours. Il est à noter que le capitaine du « Cap Brulé » était second officier au moment du naufrage du « Zaandam » dans la rade de Miquelon.