13/09/1900 : Alerte, Francis-Eugène

Les dépressions équatoriales qui naissent dans la Mer des Caraïbes remontent le long de la côte américaine, passent le Cap Hatteras et souvent changent de direction en suivant les contours de la côte. Ces tempêtes très violentes dont certaines atteignent une vitesse de 100 milles, sont assez souvent chassées vers le Sud, c’est à dire en direction du Banquereau, Banc de Misaine et Banc de St. Pierre. Au début du siècle il n’existait aucune station météorologique donnant des avis de ces tempêtes. Il faut dire que même Si ces stations avaient existé, aucun bateau de pêche ne possédait les moyens de capter de tels avis. Un bateau qui se trouvait au centre d’une telle tempête avait très peu de chance d’en sortir, et on ne compte plus les bateaux et les centaines pour ne pas dire les milliers de marins qui en furent les victimes.

Le 13 septembre 1900, deux goélettes étaient à Saint-Pierre. L’une « l’Alerte » était mouillée au milieu du Barachois (intérieur du port), l’autre, le « Francis-Eugène » était mouillée en rade. La première chassant sur ses ancres s’échoua au fond du port. La seconde se brisa sur les rochers de l’île au Massacre à l’intérieur de la rade. Les deux équipages sortirent indemnes de ces naufrages.

Sur les « Bancs » il n’en fut pas de même, et le bilan fut très lourd. Neuf goélettes disparurent entraînant à la mort 120 marins. A Saint-Pierre cette tragédie maritime fit une centaine d’orphelins.

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